À mourir pour mourir..​.​

La Nuit Qui Tombe a eu le privilège d’introduire la troisième Session du Tombeau des Muses.

https://letombeaudesmuses.bandcamp.com/track/la-nuit-qui-tombe-mourir-pour-mourir

IDP x B6RB6R6

« J’ai passé tant de nuits à aiguiser les ombres que chaque astre a changé de masque. Tu plonges dans les ténèbres tranchantes, le regard effaré, la respiration haletante, comme une biche aux abois, et comme chaque fois, tu espères que ce que nous attendons depuis si longtemps viendra. Tu espères de toutes tes forces, et t’épuises à ignorer les chiens qui râlent, là-bas… »

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STRYCHNINE – I

 

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HNW/HN/Synth Noise.

Quatre pistes : névralgies, hystérie et suicides fin-de-siècle – le monde mourra par son ennui. /// 4 tracks to drown in « fin de siècle » hysteria, neurasthenia and suicide – the world will die by its boredom.

6 exemplaires. /// 6 copies /// [5e + shipping]

scintillaeanimas@gmail.com

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LES INCANTATIONS DU SOLEIL

Cela faisait un certain temps que, passant sur la page bandcamp du label californien Grey Matter Productions mon regard était attiré par une pochette soignée, sobre, qui figurait, se détachant d’un fond brumeux et grisâtre, un magnifique buste féminin Renaissance à la chair nuageuse ; et lorsque j’ai enfin porté une oreille attentive aux deux pistes d’une dizaine de minutes chacune qui forment From The Mist, We Are But Dust…, je n’ai pas été déçu.

Sunspell, one-man band américain, nous offre un black metal ciselé, tout à la fois méditatif et violent, qui à mon sens mériterait davantage d’attention.

Je me suis principalement concentré sur trois sorties que je vais évoquer ici.

A Carrying of False Hope (Witchcult Records, 2017).

Sorti en mars 2017, cet opus est composé de trois pistes relativement courtes ; chaque piste est unique et se détache des autres, mais l’ensemble reste profondément cohérent, concluant l’architecture du disque tout en laissant une perspective ouverte. La première piste commence également sur une introduction atmosphérique – il faut souligner le rôle capital du synthétiseur – avant de nous plonger dans un océan de saturation. Tout exhale une violence jouissive mais plus fine qu’il n’y paraît : à une voix parfaitement déchirée et plongée dans le mur des riffs lancinants se joint une voix claire aux aspects rituels dans la seconde piste, ainsi qu’une batterie simple mais martiale et entraînante, tandis que la dernière piste permet une ouverture salvatrice, nous donnant à voir quelques rais de lumière dans ce ciel obscur…
Sunspell élabore ici un savant mélange d’ambient et de black, évoquant notamment Urfaust à l’auditeur averti, alors que la piste acoustique qui clôt l’ensemble représente un épilogue parfait.

True Light (Witchcult Records, 2018)

Cet opus est constitué d’une seule piste d’un bon quart d’heure, dans laquelle le synthétiseur est particulièrement présent, constituant notamment le prologue, l’interlude et l’épilogue du morceau. L’ouverture met en place une ambiance tout à fait inquiétante, que viennent renforcer des riffs qui se fondent parfaitement à l’ensemble. L’atmosphère, confinant par instants au DSBM, est ici tout à fait essentiel, soutenue par des riffs lancinants, aux aspects mélodiques répétitifs sans pourtant susciter notre ennui. Un véritable dédale est ici représenté, dans lequel nous nous perdons avec un plaisir indéniable. L’interlude marque une rupture mais vient, avec d’inquiétants bruissements et autres sons de cloche, renforcer l’atmosphère générale, tandis que la clôture du morceau, très sombre, est très clairement marquée par un esprit dungeon synth. Sunspell confirme ici la qualité de ses productions, enracinées dans la longue tradition du metal noir mais pourtant très originales.

From The Mist, We Are But Dust… (Grey Matter Productions, 2018)

Ces deux pistes sont plus immersives encore, et le synthé y a un rôle capital ; les hurlements glaciaux, à l’instar d’un projet comme Nyss apportent un certain équilibre à l’ensemble. Les paroles sont simples et directes et semblent incarner la musique elle-même. Nous sommes ici plongé dans une désirable transe et une intense sensation de flottement, de dérive. Si l’ambiance n’est pas d’une très grande violence, nous ne trouvons pas ici dans le calme, mais dans le désarroi après la tempête, face aux ruines et aux fruits trop mûrs de la tourmente… Il faut par ailleurs souligner le superbe artwork, réalisé par øjeRum, artiste danois qui livre lui-même un ambient merveilleux et a justement par ailleurs réalisé l’artwork de Couteaux de Glace de Nyss.

Sunspell

Witchcult Records

Grey Matter Productions

øjeRum

Nous vivons pour désapprendre l’extase

« Il n’est pas en notre pouvoir de nous rappeler les saisissements qui nous faisaient coïncider avec le début du mouvement, nous rendaient maîtres du premier moment du temps et artisans instantanés de la Création. De celle-ci nous ne percevons plus que le dénuement, la réalité morne : nous vivons pour désapprendre l’extase. Et ce n’est pas le miracle qui détermine notre tradition et notre substance, mais le vide d’un univers frustré de ses flammes, englouti dans ses propres absences, objet exclusif de notre rumination : un univers seul devant un cœur seul, prédestinés, l’un et l’autre,  se disjoindre, et à s’exaspérer dans l’antithèse. Lorsque la solitude s’accentue au point de constituer non pas tellement notre donnée que notre unique foi, nous cessons d’être solidaires avec le tout ! hérétiques de l’existence, nous sommes bannis de la communauté des vivants, dont la seule vertu est d’attendre, haletants, quelque chose qui ne soit pas la mort. Mais, affranchis de la fascination de cette attente, rejetés de l’œcuménicité de l’illusion, nous sommes la secte la plus hérétique, car notre âme elle-même est née dans l’hérésie.

« Lorsque l’âme est en état de grâce, sa beauté est si relevée et si admirable, qu’elle surpasse incomparablement tout ce qu’il y a de beau dans la nature, et qu’elle ravit les yeux de Dieu et des Anges. » (Ignace de Loyola).
J’ai cherché à m’établir dans une grâce quelconque ; j’ai voulu liquider les interrogations et disparaître dans une lumière ignorante, dans n’importe quelle lumière dédaigneuse de l’intellect. Mais comment atteindre au soupir de félicité supérieur aux problèmes, quand aucune « beauté » ne t’illumine, et que Dieu et les Anges sont aveugles ?
Jadis, alors que sainte Thérèse, patronne de l’Espagne et de ton âme, te prescrivait un trajet de tentations et de vertiges, le gouffre transcendant t’émerveillait comme une chute dans les cieux. Mais ces cieux se sont évanouis – comme les tentations et les vertiges – et, dans le cœur froid, les fièvres d’Avila, à jamais éteintes.
Par quelle étrangeté du sort, certains êtres, arrivés au point où ils pourraient coïncider avec une foi, reculent-ils pour suivre un chemin qui ne les mène qu’à eux-mêmes – et donc nulle part ? Est-ce par peur qu’installés dans la grâce, ils y perdent leurs vertus distinctes ? Chaque homme évolue aux dépens de ses profondeurs, chaque homme est un mystique qui se refuse : la terre est peuplée de grâces manquées et de mystères piétinés. »

Cioran, Précis de décomposition (1949).

L E V I A T H A N

« C’est toute sa liberté qu’on abandonne à jamais lorsqu’on s’éprend d’un être ; le désir peut s’éteindre, la passion peut mourir tout à fait, mais il reste au fond du coeur quelque chose d’inaliénable que l’on peut donner mais non reprendre. L’homme qui aime a vendu son âme et c’est en vain que la haine vient disputer la place à l’amour ; jusqu’à la mort on appartient à ceux que l’on a aimés. »

Julien Green, Leviathan.

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Nous sommes vides, nous sommes faux

« Parmi les choses que les gens n’ont pas envie d’entendre, qu’ils ne veulent pas voir alors même qu’elles s’étalent sous leurs yeux, il y a celles-ci : que tous ces perfectionnements techniques, qui leur ont si bien simplifié la vie qu’il n’y reste presque plus rien de vivant, agencent quelque chose qui n’est déjà plus une civilisation ; que la barbarie jaillit comme de source de cette vie simplifiée, mécanisée, sans esprit ; et que parmi tous les résultats terrifiants de cette expérience de déshumanisation à laquelle ils se sont prêtés de si bon gré, le plus terrifiant est encore leur progéniture, parce que c’est celui qui en somme ratifie tous les autres. C’est pourquoi, quand le citoyen-écologiste prétend poser la question la plus dérangeante en demandant : « Quel monde allons-nous laisser à nos enfants ? », il évite de poser cette autre question, réellement inquiétante : « A quels enfants allons-nous laisser le monde ? »

Jaime Semprun, L’Abîme se repeuple.

Le Vice Suprême.

-« C’est d’un sentiment moderne exquis et raffiné. On dirait du Pétrarque d’une poésie dont Baudelaire serait le Dante, » jugea Drouhin.
-« Hélas ! pour le poète ; hélas ! pour son temps, » s’écria Antar. « Je suis décadent comme vous, comme tous, mais je vois où nous allons… C’est la fin de la poésie d’une race. La lyre latine tord ses cordes, sous l’inspiration de la folie et si ses accords sont si pénétrants, c’est qu’en elle la moitié, la meilleure du cerveau d’Occident se fêle et se détraque. »
-« Vrai ! » dit Marestan, « je ne me sentais pas ainsi à Arles. A Paris, j’ai pris cela dans l’air. »
-« Vous aussi, » fit Antar en lui posant la main sur l’épaule, « vous étiez né pour l’Art pur et la décadence vous a emporté dans sa ronde de sabbat. Oh ! L’imagination moderne dit la Messe Noire… »

[…]

Marestan vit les poètes sans cœur, les écrivains sans idée, les peintres sans dessin, les architectes sans style, tous sans morale. Le vertige le prit au bord du vice parisien, en face de cette prostitution de la pensée et du corps, il entendit en lui-même : « Fuis, tu es perdu sinon, le mal où tu tomberas ne te donnera pas le plaisir douteux qu’il donne aux autres, car tu es bon, et le remords te torturera, mais, hélas sans te purifier. » Il trouva des sophismes : ne fallait-il pas voir le mal pour mieux aimer le bien et connaître le laid, ce verso du Beau ? Il resta, mais il souffrit. »

Joséphin Péladan, Le Vice Suprême (1884).

ÂMES STAGNANTES – ÂMES GLAUQUES – ÂMES CROUPIES / LA FIN D’UN MONDE

« Le monde sera sauvé par les enfants, les soldats, et les fous. »

ÂMES STAGNANTES – ÂMES GLAUQUES – ÂMES CROUPIES est disponible : trois pistes mêlant piano, drone/ambient et amertume.
En cdr manuscrits et limités dans quelque temps.

Autre grande nouvelle : LA FIN D’UN MONDE est d’ores et déjà disponible en cassette sur Le Tombeau des Muses : n’hésitez pas à soutenir cet excellent label.

 

https://lanuitquitombe.bandcamp.com/album/mes-stagnantes-mes-glauques-mes-croupies

Hymne Naassène

« La loi génératrice de l’univers fut l’Intellect premier-né,
La seconde après le Premier-né fut le Chaos (partout) répandu;
L’Âme prit la troisième place, parachevant la loi.
C’est pour cela que, revêtue de la forme d’une biche,
Elle peine, jouet de la mort, dominée (par elle).
Tantôt, en possession d’un palais, elle regarde la lumière,
Tantôt, chassée jusque dans une caverne, elle y ploie,
Tantôt elle se réjouit, tantôt elle pleure,
Tantôt elle juge, tantôt elle est jugée,
Tantôt elle meurt, tantôt elle vient à la vie.
Et l’infortunée, dans ses errances, pénètre sans retour
Dans un labyrinthe de malheurs.

Mais Jésus dit : « Regarde, Père,
Cette quête de malheurs sur la terre,
Elle erre loin de ton souffle,
Elle cherche à fuir l’amer Chaos,
Et ne sait pas comment le traverser.
Aussi, envoie-moi, Père :
Je descendrai, muni de mes sceaux,
Je franchirai tous les éons,
Je découvrirai tous les mystères,
Je montrerai les formes des dieux,
Et les secrets de la sainte voie,
Je les transmettrai sous le nom de gnose. »

(source : Hippolyte, Elenchos.)

Constantinople – Chronique et interview.

Je publie ici une chronique du premier split de Constantinople ainsi qu’une interview de son membre principal Saurus, publiées en mars et juillet 2016 sur un précédent blog, désormais supprimé ; les choses ont changé et ce blog n’avait plus aucune raison d’être, plus aucun sens.

Constantinople – Nightwatch Hautes-Alpes Black Metal Propaganda.

Créé en 2014, Constantinople est un groupe de black metal chrétien, ou plutôt, devrait-on dire, d’unblack. Ils n’ont pour l’instant sorti qu’un split avec le groupe Memoria, autre nouveau groupe de black chrétien (dont un des membres est d’ailleurs aussi l’unique membre de Constantinople), mais un premier album, intitulé Dieu, la rue, la république, devrait sortir bientôt ; vous pouvez en avoir un avant-goût avec une première chanson, déjà disponible sur Youtube.  Le ton anti-républicain risque de ne pas plaire à tout le monde !

Néanmoins, l’album en lui-même n’étant pas encore sorti, ne nous attardons pas dessus, et parlons de leur premier assaut, Nightwatch Black Metal Hautes-Alpes Propaganda. Malheureusement, n’ayant pu trouver la partie Memoria du split (seulement 50 copies en ont été faites), je ne parlerai que de la partie Constantinople, que vous pouvez trouver ici.

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La démo (n’ayant pu écouter qu’une partie, je ne parlerai pas de split) s’ouvre sur une intro plutôt sympathique. Sur un fond sonore confus, évoquant la clameur d’une armée se préparant pour le combat, accompagnée d’une guitare instaurant l’ambiance du disque, est lu un texte assez fort et symbolique, plutôt motivant ! Je le pensais tiré de la Bible, mais j’ai en fait compris que c’était le serment de la Garde de Nuit dans le Trône de Fer. Ce serment n’en est pas moins beau ; hors du contexte du Trône de Feril peut d’ailleurs être compris avec un sens religieux puissant. Cette démarche est probablement un peu l’inverse de celle de Peste Noire dans Ballade cuntre lo anemi francor : Famine disait y avoir inséré des chants traditionnels, militaires et religieux, en les ayant quelque peu pervertis, « satanisés » ; ici on a voulu donner à ce serment un sens prophétique et en faire un engagement au service du Christ.
Le Trône de Fer semble d’ailleurs avoir beaucoup inspiré le groupe tout au long de la démo, comme en témoigne par exemple le titre « A la santé du Roy dans le Nord ».
La chanson « Aucun geste de défense » fait plus explicitement référence à Dieu. Elle évoque le combat spirituel incessant, et la difficulté de se mettre véritablement au service du Christ, de l’écouter et d’affronter Satan. On  peut d’ailleurs mieux comprendre la démarche du groupe par rapport à ses références, comme je viens de l’expliquer. Enfin, vous comprendrez mieux avec un extrait de ces paroles :

« Si je suis la lumière dans ce monde
Si je suis l’épée au cœur des ténèbres
Est-ce ma récompense de finir ainsi,
N’ai je pas été assez digne de Toi ?
Ou est-ce moi qui ai perdu la Foi ?

Réponds-moi ! (Je suis l’épée au cœur des ténèbres ?)
Parle-moi ! (le guetteur sur le rempart ?)
Fais un signe ! (Le bouclier de lumière qui protège ce monde ?)
Aucun geste de défense ? »

Nightwatch Black Metal Hautes-Alpes Propaganda est donc un split plutôt sympathique à écouter ; je n’irai pas, il est vrai, jusqu’à dire que c’est absolument génial, mais c’est un très bon début pour Constantinople, et c’est avec impatience que nous guettons la sortie du prochain album qui a l’air mieux encore !
Seul petit bémol : les fautes d’orthographe dans les titres et les paroles, putain. Espérons qu’ils corrigeront ça !

Isidore de Palsuie.

NB : Si ce groupe vous a plu, nous vous conseillons d’écouter la démo de Saint Empire d’Occident, groupe éphémère dont Saurus a visiblement fait partie, et qui vaut le détour. Attention, c’est particulier !

Liens : Bandcamp
Metal-Archives
Facebook
Youtube

Interview : Saurus de Constantinople.

Constantinople est un groupe de « Maurras Royalist Unblack Metal » fondé en 2014. J’ai eu l’occasion de poser quelques questions à Saurus Devletian, leader du groupe, sur le groupe en lui-même ainsi que sur l’EP déjà disponible.

Pourrais-tu nous présenter brièvement le projet de Constantinople ?
Constantinople est un projet musical évoluant dans une forme de Black Metal et j’en suis le principal acteur.
J’ai fondé ce groupe il y a deux ans suite à la séparation de mon groupe de death metal, Saurus (d’où je tire mon pseudo). Je voulais faire de la musique seul, pour pouvoir m’exprimer librement dans le cadre d’une musique personnelle et pleinement assumer mes choix religieux et politique. Constantinople, c’est pas exactement du black Chrétien, où du unblack, c’est plutôt un chrétien qui fait du black ; nuance… Si il faut donner absolument un étiquette, je dirais Maurras Black Metal, Christan Avant-garde, où encore Black Metal Solaire, je ne sais pas, c’est au public bienveillant d’étiqueter ma musique, pas à moi, je fais juste parce que ça m’amuse… Puis j’aime pas trop l’étiquette Unblack ; elle est souvent liée au sionisme, et ça ne m’intéresse pas.

A travers Constantinople, tu exprimes un violent rejet du nihilisme, qui semble pourtant constituer l’essence du Black Metal. Pourquoi porter un tel message et nager pour ainsi dire à contre-courant ?
Le nihilisme n’est pas propre au black metal, mais à la société dans laquelle il est né et se développe. Il est symptomatique d’une société déshumanisée, individualiste, sans Dieu, sans espoir, sans futur. Il n’y a rien plus rien de valable ou de légitime. L’homme moderne est culpabilisé en permanence par le passé, par son existence, par son action sur la nature, son action sur les autres hommes. Comme il pense qu’il est là par hasard, par une succession de coïncidences naturelles, il part du principe que son existence est tolérée et non légitime. C’est un état d’esprit général que j’ai pu constater depuis quelque années maintenant et qui pousse toute ma génération et celle qui vient dans la dépression, la procrastination, la névrose.

Et quand je parle de nihilisme, prends-le vraiment au sens large : par exemple, pour moi, les écolos fanatiques, antispécistes et autre vegans antifamonculsurlacommode qui jubilent devant la vidéo d’un toréador tué dans une corrida sont des nihilistes typiques de notre époque : ils prétendent aimer les animaux, mais le seul animal qu’ils détestent est celui qui leur ressemble le plus… parce qu’au fond, c’est eux qu’ils détestent. C’est un exemple mais je pense qu’il est parlant, je pourrais en dire de même d’un paquet de couches de la société.

Tel est le drame de ce nouveau siècle, nos ancêtres bâtissaient des cathédrales, ont survécu à des guerres, ont travaillé la terre pour produire eux-mêmes leur nourriture alors que nous, nous sommes à peine capables d’afficher un statut Facebook depuis notre fauteuil devant un écran, quand une centaine de personnes sont tuées en pleine capitale…

La procrastination, la dépression, le désespoir, j’ai connu, je connais, ça ne m’intéresse pas. Le christianisme m’a appris que notre présence dans ce monde avait un but, une finalité, et m’a sauvé (en partie en tout cas) de cette tendance nihiliste du monde moderne, il m’a rendu espoir.

Pour moi, c’est, et ça a été une question de survie; la culture de la médiocrité et de la haine de soi a manqué de me tuer, et comme j’ai pas l’intention de crever, je lui fais front !

Tu me demandes pourquoi j’utilise le black metal pour m’exprimer là-dessus. Eh bien, la réalité est quand même plutôt «black metal », tu trouves pas, hein ? Froide, lourde, mécanique, angoissante…  et cette réalité, je n’en fais pas l’éloge, je me contente de la reporter.

Et puis le black metal (enfin le metal en général d’ailleurs) est une musique riche, avec laquelle on peut exprimer tout un tas de trucs, c’est une musique entière, crue, épique, qui dégage une certaine noblesse, une certaine force, même dans la crasse et la pénombre. Et c’est justement dans la crasse et la pénombre que la lumière n’est que plus belle et plus désirable !

Et puis surtout, j’aime le Black metal, j’aime en jouer, j’aime en composer, je viens du black metal et de rien d’autre à la base ; Marduk et Burzum sont arrivés dans ma vie avant Jésus-Christ ! Et le christianisme ne serait pas arrivé dans ma vie sans lui !  J’avais 13 ans quand j’ai acheté Rom 5:12 de Marduk, et je l’écoute encore au moment de la rédaction de cette entrevue.

Après, le black, pour moi, pour Constantinople, c’est un point de départ, peut-être pas un aboutissement ou une fin en soi… peut-être que je passerai à autres choses plus tard, peut-être que ma musique tend déjà sur autre chose, je ne sais pas, on verra !

En juillet prochain sortira ton EP intitulé « Dieu, la Rue, la République ». On peut lire dans la chanson éponyme : « Nos âmes anorexiques / Coincées entre Dieu, la Rue et la République ». Pourquoi un tel titre ? Et surtout, quelle importance revêtent ces trois entités ?

Quand j’ai composé cet album, je voulais lâcher un peu le BM romantique (et un peu bas du front) de la première démo pour aboutir sur quelque chose de peut-être plus honnête, plus en accord avec ce que je vivais : je voulais parler de vie urbaine (la rue), de militantisme politique (la république) et de foi (Dieu), et comment ces trois-là s’articulent. Quand t’as grandi dans un village de 30 habitants, venir habiter au milieu des immeubles, ça te donne plus envie de composer des riffs lourds, lents et malades que des gros riffs épiques et mélodiques si tu vois où je veux en venir.

La première démo, Nightwatch Hautes Alpes Black Metal Propaganda a été composée l’été 2013, alors que je travaillais dans une abbaye en pleine zone rurale, DRR a été composé alors je menais ma vie morose d’étudiant Grenoblois. Ma musique est comme un saumon sauvage, elle prend la couleur de la rivière dans laquelle elle nage. Et comme je voyage de cours d’eau et cours d’eau, elle change parfois de nuance assez brutalement.

La chanson qui ouvre l’album, Supralunaire, exprime à la fois un doute par rapport à notre existence et à nos actes, et la nécessité d’agir quoi qu’il arrive, de sortir de la léthargie dans laquelle nous sommes plongés et surtout de nous battre sans cesse, comme tu le montres avec cet impératif répété : « Marche ! Bats-toi et Vis !!! ». Contre quoi devons-nous nous battre ? Quelle est l’importance de ce combat ?

Notre pire ennemi, c’est nous-mêmes, nos désirs futiles, nos tentations, nos humeurs. Dans mon cas, il y a bien sûr mes combats personnels, religieux ou politiques qui rentrent en compte, mais je ne pense pas que t’aies besoin de penser comme moi pour te sentir concerné par ce texte. On dirait pas comme ça, mais j’essaie (pas toujours efficacement) d’être un minimum universel…  Il faut se battre pour vivre, parce que cette vie est un cadeau précieux ! Ça serait insultant de la gâcher ou de rien en faire de spécial. Finalement, ce que dit Supralunaire, c’est que, que tu croies en Dieu ou non, tu n’as ni raison, ni excuse pour mourir ou être une merde…

A la fin de cette chanson, tu récites le Credo, (une prière catholique, qui renouvelle la déclaration de foi). Exprimer ta foi fait partie de ce combat ?

Eh bien dans mon cas, oui ; d’autant que pour moi, la valorisation de la vie est un apport du christianisme.
Après, mon histoire perso rentre en jeu : j’ai grandi dans une famille communiste, laïque, athée, pas toujours commode avec la religion. Je ne m’en plains pas, c’est un fait.

Ado, je suis rentré dans le trip black metal, pas du tout commode avec le  christianisme. Puis, suite à un accident qui a failli me coûter la vie, j’ai rencontré quelque chose que j’ai identifié comme Dieu, ça m’a ouvert des perspectives que le satanisme ou le paganisme ne m’offraient plus, pas à moi… Bref, quand tu as un background comme le mien, te revendiquer catholique, c’est prendre tous les risques, et pour pas un rond, juste pour affirmer ce qui fait partie de toi, de ton identité ! C’est tout sauf facile, mais j’y vois une forme de transcendance ! Et dans transcendance, il y a transgression ! J’ai transgressé tous mes déterminismes sociaux et sociétaux… Donc c’est pour ça que quand je lis certains commentaires qui parlent de racolage, de propagande ou de buzz facile, ça me fait doucement rire…

Pour l’anecdote, quand j’ai fait écouter Supralunaire à un pote au studio, et qu’il a entendu le Credo, il a dit «putain, ton album, c’est une déclaration de guerre ! » ; oui et non, si faire une musique en accord avec ce que je suis les dérange à ce point-là (eux qui parlent en permanence d’authenticité), alors oui, la guerre est déclarée, mais c’est pas moi qui aurai versé le premier sang.

Tu as également réalisé un clip pour la chanson Supralunaire, dans lequel on retrouve de nombreux symboles, et qui contient beaucoup de messages que je ne pourrai pas tous exposer ici. Dans ce clip, tu es dans un fauteuil roulant, et accompagné par un personnage masqué. Que symbolise ce fauteuil roulant, et que représente ce personnage ?

Le personnage, c’est Tallion, le bassiste de Constantinople, et c’est lui qui a réalisé les vidéos, et pour être franc, je n’ai moi-même pas toutes les clefs de réflexion, et tant mieux, ça permettra à chacun d’interpréter ce clip comme il l’entend. Faut pas donner toutes les réponses, et la meilleure façon de ne pas les donner, c’est de ne pas les avoir. C’est pour ça que j’ai laissé Tallion piloter la conception et la réalisation de cette vidéo sans demander de justifications, sachant que tout a été fait pour brouiller les pistes. Déjà a la base ce clip a été prévu pour Marianne je te hais, mais j’ai eu envie en cours de route de mettre en image et en lumière un autre morceau que celui-là. En plus, on est revenus sur le tournage et le montage à trois fois, c’est dire à quel point ce clip est bien trouble, même pour ceux qui en sont à l’origine.

Une autre chanson de l’EP a donc pour titre « Marianne, je te hais ». Qu’est-ce qui motive cette haine viscérale que tu éprouves pour Marianne, allégorie de la République ?

En fait, je pense que Marianne me hait plus que ce que moi je la hais… depuis 2012 j’ai pu observer  un certain nombre d’évènements qui montrent que la république a décidé de faire son petit nettoyage idéologique : affaire Dieudo, arrestation injustifiée de Varg Vikernes, dissolution de certains groupuscules et maintenant, même le Ragnard Rock est menacé… Pour moi c’est un régime autoritaire, oppressant, rattaché à des valeurs à la fois bidons et hypocrites et qui, par ses agissements, m’a clairement défini comme son ennemi, parce que je ris aux blagues de Dieudo, et écoute les vinyles de Burzum. La république est agressive et arrogante, alors j’ai décidé que ça nécessitait une réponse… Encore une fois je n’ai pas versé le premier sang.

Dans les paroles de la chanson « Dieu, la Rue, la République », tu exprimes quelque chose que je trouve très intéressant : tu montres un rejet et un dégoût pour la ville, qui sonne comme un « niquez vos villes », mais en même temps on voit une résignation, une volonté de rester combattre dans cette merde urbaine : « Soit ! Cette jungle de bitume sera désormais notre champ de bataille ». Pourquoi penses-tu qu’il faut rester combattre dans la rue ?

Hum, pour le coup je pense que tu es passé à côté du message :  la chanson est divisée en trois, une partie death down tempo, qui correspond au fameux constant de la réalité dont on a parlé plus tôt. Une partie black épique, qui fait suite à la citation que tu as donnée, qui exprime cette volonté insurrectionnelle, et une partie folk funk black un peu foireuse, où le narrateur, (admettons que ce soit moi) se rend compte que ce n’est pas exactement ce à quoi il aspire, et qu’il désire quitter la rue et se retrancher dans les campagnes… c’est ça DRR, une haine de la cité et de l’État, et une volonté de retourner à quelque chose de plus sain, de plus simple, de rentrer à la maison… La rue, oui, bien sûr, mais on n’a rien à construire dans la rue, nous sommes dans cette rue à combattre, mais comme des esclaves romains dans un combat de gladiateurs. C’est dans les campagnes que l’homme doit se reconstruire, et récupérer les qualités et les compétences qu’il a perdues à force de laisser la machine et le système social faire à sa place.

Tu as mis en chanson le poème « Noël en taule » de Brasillach. (Il me semble d’ailleurs que c’est une reprise d’une interprétation que tu avais publiée sur Youtube à Noël.) Pourquoi mettre ce poème en chanson ?

Oh, ce n’est pas bien compliqué et beaucoup moins provoc’ que ce qu’on pourrait croire : J’aime la poésie, j’aime ce poème-là, et j’aime la poésie de Bob (oui c’est son petit surnom), c’est tout aussi simple que ça. D’ailleurs, il y a d’autres poèmes de lui que j’ai mis en musique et qui seront audibles sur les prochaine prods de Constantinople.

Alors pour les rageux et les censeurs à la petite semaine : oui, Bob était un mec peut être un peu trop nerveux pour son gabarit, et il a succombé à la fameuse « tentation fasciste » en pleine seconde guerre mondiale, c’est un choix (intellectuel) qu’il a fait et que je n’approuve pas. Mais c’était un grand poète qui est né chez nous, il est peut-être même meilleur que Baudelaire, plus cru, plus parlant, et même si lui sa came, c’était plutôt « Je suis partout » que «Je suis Charlie», a ma connaissance, le bougre n’a jamais tué personne et ne méritait pas d’être fusillé a la libération. L’Etat français a tué un poète, peut-être notre meilleur poète, on ne tue pas les poètes, c’est les régimes totalitaires qui tuent les poètes. Une raison de plus de haïr la raie publique, qui trouve bien des traîtres quand ça l’arrange.

J’ai trouvé l’artwork de l’album très intéressant aussi. On y voit une Marianne à deux têtes, femme et monstre. Tout est scindé en deux : une Marianne jeune, humaine, qui porte un drapeau français et regarde vers une campagne radieuse, et un monstre qui allaite un porc et a le regard tourné vers la ville crasseuse. On comprend que tu as voulu dénoncer l’hypocrisie de la République, ce qui rejoint la chanson « Marianne, je te hais » dans laquelle tu dis : Je hurlerai ma liberté, je crierai et j’écrirai ton mensonge. Quel est pour toi le pire mensonge de la République, sa pire hypocrisie ?

Petite anecdote à la con avant de te répondre : quand mon ex a vu cet artwork, elle m’a dit « putain, t’abuses, même le régime de Vichy n’aurait pas osé… ». Voilà, fin de l’anecdote à la con.

Oui, donc le pire mensonge, ou en tout cas le plus essentiel, celui qui est à la base de tout, et qui est commun à toutes les républiques et tous les régimes foireux, c’est son universalisme. Le républicain pense que ce qui est vrai chez lui, pour lui, est vrai pour les autres, et partout dans le monde. Il veut établir la démocratie, dans des contrées où les peuples n’en veulent pas, puis pleure quand ces contrées se mettent à lui répondre par les armes.

Dans l’artwork du CD, on peut aussi voir un chrisme (X et P superposés, les deux premières lettres grecques du Christ), et deux runes, odal et ansuz. Pourquoi ce mélange de symboles, de civilisations ?

C’est un chrisme runique, qui a pour origine (info à vérifier, je ne suis pas fin historien) les premiers païens christianisés, à qui, en tant qu’ancien païen, je m’identifie beaucoup. Dans le Futhark, la rune Gebo (X) correspond au don de soi, au sacrifice de soi, comme Odin qui met son bras dans la bouche du loup Fenriz pour éviter qu’il avale Midgard, la terre des hommes, et la rune Wunjo (P) correspond au bonheur absolu, à la plénitude. Les deux superposés (on parle de runes liées) signifiait donc « le sacrifice de soi qui aboutit au bonheur absolu » ; on peut difficilement faire plus chrétien comme symbole, et pourtant son origine païenne est manifeste. Sur le Chrisme grec, on voit de part et d’autre les lettres Alpha (A) et Omega (O), la première et la dernière lettre de l’alphabet, et sur le mien, il y a dont donc Ansuz (A) et Odal (O) la cinquième et la dernière lettre du Futhark. Tu vois, rien de bien obscur finalement.

J’ai été un païen, un odiniste du dimanche, je lisais les runes, et j’ai même eu une courte carrière de medium runique. J’ai une origine païenne, à l’image de la France et de l’Europe.  Il y a bien eu quelque chose avant le Christ, je ne le nie pas. Même si la pratique du paganisme est déjà loin derrière moi, elle a eu un impact sur ma vie, et a influencé ma vision du christianisme. Je me définis sans problème comme « pagano-chrétien », ou « chrétien solaire ».

Vous avez déjà fait un concert (avec Mortis Mutilati il me semble), comptes-tu faire d’autres dates prochainement ?

Les Parisiens de Mortis Mutilati avaient été obligés de lâcher l’affaire et ont envoyé les Italiens d’Enisum pour prendre le relais (excellent groupe, je te le conseille).

A dire vrai, je garde un assez mauvais souvenir de ce concert. Problème de line up à la dernière minute, concert qui m’a coûté beaucoup de pognon (j’étais organisateur), concurrence avec un autre concert dans un squat anarchiste le même soir, le public essentiellement constitué d’ancien membres de Saurus et de mes ex-petites amies… Une fois sur scène, j’ai tellement été pris d’une envie d’être ailleurs que j’ai poussé la fog machine à fond pour ne plus voir les gens dans la salle et n’être entouré que par un épais mur de fumée.

J’ai plus la patience de réunir 5 pécores dans une salle de répétition 2h par semaine et de les faire jouer mes compos. Je préfère faire ma petite cuisine tout seul dans mon coin.

Ça ne veut pas dire que je n’aime pas le live, pour te dire, j’aime tellement le live que pour le dernier concert de Saurus (mon groupe de death pour ceux qui suivent pas), alors que toute le line up m’avait lâché, je n’ai pas déprogrammé notre set, et au dernier moment, j’ai récupéré le mec qui servait les sandwichs en backstage, je l’ai mis derrière les drums et je lui ai dit de blaster, j’ai pris ma gratte, et j’ai improvisé du seigneur Groland. (C’est d’ailleurs plus ou moins comme ça que Constantinople est né) c’était le 3 mai 2014, et c’était en première partie de Manzer, devant 150 personnes.

Donc oui, j’aime le live, mais j’ai tellement eu de galères, que ce soit en tant qu’organisateur qu’en tant que musicien que j’avoue ne plus avoir la patience.

Peut-être, si des volontaires se pointent, que je reformerais une configuration live, après ça sera après la sortie du prochain album, ou avec d’autres groupes… ou si le public se met en masse à réclamer du Constantinople.

Comment espères-tu que l’album sera reçu ?

J’espère que j’en vendrai déjà suffisamment pour me rembourser ce qu’il m’a coûté. Je ne suis pas forcément over fier de DRR, il est parfois décousu, et surtout trop court. J’ai aussi lu une chronique qui disait que la prod avait un coté rachitique, moi je dirais plutôt qu’elle aurait tendance à être un peu (trop) lisse.

Je le considère plus comme un brouillon du prochain qui arrive. J’espère que les gens le comprendront, parce qu’il n’y a qu’en comprenant cet album que tu peux l’apprécier. Après c’est ma première production pro, donc j’espère au moins qu’il permettra à Constantinople de gagner en visibilité. Je vois que le groupe commence à avoir sa petite fanbase… à voir si tout ça valait le coup.

Enfin, as-tu d’autres projets à l’avenir pour Constantinople ?

La prochaine fournée est déjà en cours de préparation, elle sera plus longue, plus construite, plus cohérente, plus mature, plus sûre d’elle. Je vais le produire moi-même, et si il plaît, et si j’ai encore des choses à dire, eh bah il y en aura un autre après. Et si la situation s’y prête, effectivement des lives. Vous allez encore entendre parler de Constantinople un petit moment !

Merci beaucoup d’avoir pris le temps de répondre à mes questions. Je te souhaite un avenir radieux, et je te laisse le mot de la fin ! 

Beaucoup ont accusé et accuseront Constantinople d’être du racolage, de la propagande ou je ne sais quoi, je sais que ça y ressemble et j’en suis conscient, mais il n’en est rien et je sais que les gens intelligents le comprendront. Les autres, qu’ils bouffent leurs excréments !

Constantinople est un projet personnel, que je pense sincère, qui évolue avec moi et maintenant avec vous. Au milieu des moqueries, des insultes, des confusions et des diffamations, il y a aussi beaucoup de messages de soutien, de France et d’ailleurs …  C’est aussi à vous, ceux qui écoutent ma musique et suivent mes activités de vous accaparer mon projet. Je ne fais pas de la musique pour moi, pour me dorer la pilule sur ma petite personne, je fais de la musique pour les autres et parce que je sens au fond de moi même que ma voix est légitime et même nécessaire dans le black. Sur ce, Stay Trve, God Bless You !

Propos recueillis par Isidore de Palsuie.